Bonjour à tous.
Voilà un petit sondage sur l'arbitrage vidéo pour avoir vos avis sur la question.
Et maintenant un petit sujet pour exposer mon point de vue :
I) Une application ambigu.
Le premier problème dans la mise en place de la vidéo dans l'arbitrage au football est de savoir les conditions d'application. Et là les avis sont divers et variés et il faudrait déjà que les personnes prônant sa mise en place se mettent d'accord, surtout que cela crédibilisera un peu plus la prétendu simplicité de son application.
Une base souvent exprimé pour l'arbitrage vidéo est de se limiter à la surface de réparation (ou autrement nommé comme la surface de vérité, un terme qui prend part intégrante dans ce débat). Nous partirons donc de ce point pour formuler notre réflexion qui est une solution, en tout cas au moins proposée, à l'utilisation intempestive qui hacherait complètement les matches. Cette proposition, justifiée par ceux qui l'a font en disant que les actions décisives ont lieu dans la surface de réparation, ne l'est peut-être pas tant que cela. Prenons un exemple pour expliquer cela, celui d'une main dans deux situations différentes. La première étant une frappe dans la surface de réparation en direction du but arrêtée par la main d'un adversaire, la seconde un contrôle orienté de la main fait au milieu de terrain suivi par une passe décisive donc d'un but. Donc là on peut nous expliquer que la main dans la surface est plus décisif que l'autre c'est-à-dire qu'une possibilité de but annihilé à un plus grand impact sur la décision d'un match qu'un but validé qui n'aurait pas du l'être. Par contre il faudra expliquer comment l'on peut comprendre une telle explication.
Le problème majeur dans les limitations proposées c'est leur nature qui devrait plutôt être sur les gestes sanctionnés que sur le lieu de la sanction mais ces limitations n'aurait pas comme celles exposées l'intérêt (peut-être limité) d'empêcher que le jeu soit trop haché.
Une limitation qui pourrait donc encore être envisageable serait celle du franchissement ou non de la ligne de but. Cela nous donnerait une solution "copiée" sur le rugby à la différence prêt que le rugby est un sport fait d'arrêt dans son jeu contrairement au foot. Le match de football est un fil continu ou presque car il faut être honnête un arrêt dans cette continuité existe lors de la validation d'un but mais dans ce seul cas il faut que la décision soit prise avant et ne peut donc en aucun cas être considéré comme utile à la prise de décision.
La question est donc déjà de trouver un moyen d'application cohérent ce qui n'est pas gagné d'avance.
II) La vidéo ou l'illusion de la vérité et de la justice.
En plus du problème de l'application vu précédemment, il en existe un autre aussi important. Il s'agit de ce qu'on veut faire dire aux images. Elles sont présentées, par ceux qui les produisent en plus, comme détenant la vérité. Nous pouvons régulièrement entendre des phrases comme "l'image est clair" et pourtant il subsiste de nombreux débats autour de l'interprétation de ses images parfois même organisé par les même qui prétendent à la vérité de l'image, n'y a-t-il pas ici une contradiction.
Pour faire éclater la fiabilité de l'image dans l'obtention de la vérité prenons un exemple simple connus de tous, le fameux Brésil-Norvège lors de la coupe du monde 1998. Là les images, en tout cas jusqu'à un certains moment, ont clairement parlé et remis en cause la décision arbitrale. La vérité avait éclaté par une nouvelle image, trois jours après, montrant le maillot tiré très nettement. Cette image remet en cause la vérité apporté par les images en générales. Le constat est clair la vérité apporté par une image n'est rien d'autre qu'une vérité subjective. Nous venons de voir ici que la vidéo si magnifique peut-être elle-même la source d'erreurs.
Bien sur certains rétorqueront que ceci n'est que l'exemple qui confirme la règle et que son effet est globalement bénéfique dans les cas où elle sera utilisé.
Un autre problème est toujours présent pourquoi l'utilisation pour tel ou tel fait de jeu et pas un autre. Un exemple va encore être présenté, dans un match un but est refusé alors qu'il était valable au niveau de l'action en question. On nous dit clairement que dans ce cas la vidéo aurait pu permettre de rectifier l'erreur. Mais maintenant si le joueur marquant le but s'était rendu coupable d'une agression qui lui aurait mérité une expulsion le but certes valable est il juste pour autant. Certains répondront que eux ils ont corrigé une erreur sur deux et donc qu'ils ont amélioré les choses mais est ce vrai. Dans l'absolu on peut répondre oui mais c'est en négligeant le cours du match. Et oui car en fait là où l'on peut voir deux erreurs il y a en fait une erreur dans une autre. Et donc en corrigeant la seconde erreur nous ne corrigeons pas une erreur mais ne faisons quand changer une autre et de ce fait l'injustice persiste.
III) L'arbitre n'est pas un juge.
Le vrai problème, c'est de remettre en cause ce qu'est l'arbitre. L'arbitre n'est en aucun cas un juge il n'a pas pour but d'obtenir la vérité, il a juste pour but de décider à travers son interprétation du réel par ses sens et son interprétation du règlement. L'arbitre est là pour prendre des décisions subjectives (à ne pas confondre avec de la mauvaise fois) pour faire se dérouler le match. Il doit décider dans l'instant pour que le football reste un sport et ce point fait que la vérité dans l'arbitrage est illusoire. Il faut accepter l'arbitre en tant que tel et savoir que ses erreurs font parti intégrante de notre magnifique sport, comme celles des joueurs lors d'un contrôle, d'une frappe ou tout autre geste technique. Sinon pourquoi pas demander la vidéo pour analyser les choix des joueurs et reprendre l'action où elle en était ceci peut paraître débile mais ça ne l'est pas plus que le vidéo-arbitrage.
IV) Se tourner vers d'autres solutions.
Plutôt que de vouloir instaurer l'arbitrage vidéo il serait donc préférable de chercher à changer le système d'arbitrage en plaçant deux arbitres centraux ou des arbitres assistants au niveau des surfaces le plus important étant de rester dans l'humain le but n'étant pas d'obtenir la vérité sur un terrain de football mais une façon d'arbitrer plus satisfaisante.
A lire ou à écouter sur le sujet :
"Le match de football télévisé" par Jacques Blociszewski.
Débat sur l'arbitrage vidéo dans l'after sur RMC avec Roland Courbis, Alexandre Delpérier, Daniel Riolo et Jacques Blociszewski. A télécharger ici
Sujet: L'arbitrage vidéo 
Sam 13 Déc - 15:59
